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L'Albanie en caravane
26 juillet 2014

Entre mer et montagne

Le littoral Ionien est une petite merveille de la méditerranée. Du Llogara Pass jusqu’à Sarandë, la route joue à saute-mouton pendant cinquante kilomètres avec le relief. La chaussée, en corniche, longe la longue chaîne montagneuse, ménageant des vues spectaculaires sur les plages blanches de galets et le turquoise de la mer. La côte est une succession de petites baies ourlées de superbes plages. Certaines d’entre-elles ont encore conservé un aspect sauvage bien que la plupart commencent à être aménagées pour le tourisme. Presque inaccessibles il  n’y a encore que trois/quatre années, elles sont toutes équipées aujourd’hui de belles routes récemment goudronnées. Les plages de Dhërmi,  Jal, Livadhi, Borsh, Bunec, Lukovë, Kakove s’égrènent ainsi jusqu’à Sarandë, la dernière ville avant la frontière grecque. Si le tourisme pointe le bout de son nez, vous verrez des parasols - toujours ou presque en roseaux, fabriqués par les gitans - des chaises longues et des paillotes, ce n’est pas non plus la foule de la Côte d’Azur ou de la Costa Brava. Pas de marinas, pas ou - si peu - de hors bords et de jet ski, des planches à voile inexistantes, quelques kayaks isolés, et même les pédalos, il n’est pas facile d’en trouver. Il y a fort à parier que cela risque d’évoluer rapidement. Le New York Times a même osé classer la côte albanaise en quatrième position des destinations « où il faut aller » ! « C’est l’Europe quand elle était encore fraîche et pas chère ! ». Je soupçonne tout de même la nombreuse diaspora américaine d’avoir eu quelques influences dans ce classement. Nous croisons d’ailleurs plusieurs voitures immatriculées USA dans les parages. Toujours est-il que ces petites baies offrent aux promoteurs la possibilité d’installer de vastes camps de vacances et de précipiter une urbanisation sauvage et mal maîtrisée. Dernièrement, le gouvernement albanais avait pris des mesures pour raser les constructions illégales tout en permettant d’accélérer la délivrance des permis de construire. C’est un fragile équilibre que l’Albanie devra trouver entre la préservation de son patrimoine naturel et son développement touristique.

Nous nous sentons tout de suite bien dans ce petit camping. La caravane posée sous un olivier qui nous sert de parasol, à deux pas de la plage. Des hôtes, un couple avec une enfant de l’âge d’Ivann, très affables ; et des sanitaires parfaitement entretenus, une fois de plus.  Et puis, avec la caravane, qu’importe si le sol est caillouteux. Nous dormons dans de vrais lits. Et ça fait la différence.

 

Camping Kranea
La petite boîte au camping


Inutile d’être devin pour imaginer que nous passerons la matinée sur la plage. La mer est d’une couleur turquoise incroyablement belle. Louna sort son appareil photo étanche et nous nous amusons à faire quelques images sous-marines. Le ciel est d’une limpidité absolue, pas un nuage sur ce bleu que n’aurait pas renié Klein. D’ailleurs, ces galets ne sont pas sans rappeler ceux de Nizza la Bella.

 

DSCN1259
Glouglou

 

Livadh

 

Livadh

 

Livadh
Sur la plage de Livadh


Avec Ivann ,nous faisons quelques courses dans un minimarket au doux nom de Alex & Sofi, ça ne s’invente pas, et je prépare ma spécialité estivale, une salade de très gros haricots blancs, oignons et thon en miette arrosés d’huile d’olives et de vinaigre.  

Lors de nos derniers voyages, nous avons toujours préféré nous poser quelques jours à chaque étape sans repartir le lendemain pour un autre trajet, un autre lieu, un autre camping. Fini le temps où nous parcourions un pays en quatre journées. Bien sûr, cela ne permet pas de « faire » tout un pays, nous loupons forcément des choses. Mais, en contrepartie, en restant un peu plus longtemps à chaque endroit, nous pouvons l’approfondir.  Ainsi, hier, pris par le brouillard et un peu par le temps, nous n’avons pas pu nous arrêter longuement sur la route du col. Nous y retournons donc pour apprécier calmement le paysage.

L’un des attraits  non négligeable de cette côte, ce sont également ses villages plantés en vigie sur la corniche. Ils s’agrippent aux contreforts de la montagne, gardant leur distance avec la mer en contre-bas. Contrairement à nombre d’endroits en Albanie, ici, le village a conservé son plan ancien, son passé historique, son authenticité. Les méfaits urbanistiques de l’Homme Nouveau semblent ne pas avoir eu de prise – ou très peu – sur ces hameaux dont on se demande s’ils sont montagnards ou maritimes. Ainsi, Vuno ou Dhërmi offrent aux visiteurs leurs vieilles bâtisses en pierres, des ruelles en escaliers, et des petites églises orthodoxes qui témoignent de l’hellenicité de la région. Une ou deux terrasses de café figées dans le temps. Pour les hôtels, il faut rejoindre les plages. A Dhërmi, par exemple, les maisons s’étagent dans un vallon d’où coule une source d’eau fraîche – les habitants venant s’y approvisionner avec de grands cubis – et dont la coupole de la petite église arbore fièrement le bleu turquoise du drapeau Grec.

Dhërmi

Dhërmi

Dhërmi
Dhërmi, un des villages de la côte

 

Dhërmi
4x4 albanais


La montée au Llogara Pass est bien plus aisée sans la caravane. La route n’en est pas moins sublime, chaque épingle à cheveux est l’occasion d’apprécier un autre point de vue sur la mer ou la montagne.

 

 Llogara Pass
Les lacets du Llogara Pass

 

Côte Ionienne
La plage de Dhërmi

 

Llogara Pass
En montant au Llogara Pass

 

Sur ce versant sud, la végétation est rase, de type maquis, le contraste avec le versant nord, totalement boisé est d’autant plus saisissant. Sur ce flanc de montagne, les conifères sont en leur royaume. Pins noirs et sapins se partagent le sol rocailleux, et le Flag Pine, est devenu l’un des étendards du pays avec ses immenses  branches qui semblent voler au vent.

 

Llogara Pass
Le Flag Pine

Llogara Pass
L'étendard de la Côte

 

On peut également trouver plusieurs petits hôtel ou restaurants, cachés dans la fraîcheur de la forêt. Le plus connu est le Tourist Village, un lieu qui date de l’époque communiste mais qui ravira mêmes les moins nostalgiques du marteau et de la faucille.  Au centre d’un parc arboré se trouve un bel édifice - avec piscine dans l’impluvium s’il vous plaît – entouré par une dizaine de chalets ouverts à la location. Sur la pelouse bien tenue, paradent quelques daims qui suivent les touristes dans l’espoir de glaner des graines de maïs vendues à l’entrée. Etonnante atmosphère à seulement dix kilomètres des plages.

 

Llogara Pass Llogara Pass
Les daims du Tourist Village

 

Nous replongeons sur la côte vers une plage encore sauvage mais dont des grands panneaux publicitaires nous annoncent, comme des oiseaux de mauvaises augures,  que d’ici peu un « resort » sortira du sable.

 

Plage de la Ionienne
Ici, bientôt, un village touristique

 

Nous nous baignons dans l’eau ultra limpide pendant que des parapentistes s’amusent dans le ciel. Sur la plage, de nombreux camping-cars ou fourgons aménagés semblent avoir trouvé l’endroit idéal pour passer des vacances à moindre frais. Parmi eux, il y a une famille de Voiron avec qui nous échangeons quelques mots. Faire la planche dans l’eau transparente et admirer des montagnes de plus de 2000 m à travers les doigts de pieds en éventail, voilà quand même une assez bonne définition du mot vacances. Descendus du ciel, deux parapentistes, des français, atterrissent sur la grève, encore considérés comme des hommes volants par les petits albanais qui les regardent avec admiration.

 

Côte Ionienne
Mer et montagne

 

Côte Ionienne
Plage sauvage

DSCF2495.JPG DSCF2498.JPG
Jeux


Le paysage est vraiment remarquable sur cette « riviera albanaise ». Bien que nous soyons au sud,  le vert du maquis domine. Un vert sombre qui contraste fortement avec les hauts sommets dénudés, le bleu du ciel et le liseré turquoise de la mer qui devient marine puis sombre au large. Et puis, à perte de vue scintille l’argent des oliviers centenaires, agrippés au relief. Paysage façonné par le labeur des hommes.
En rejoignant le camping, nous nous arrêtons acheter un pot de miel à l’un des nombreux étals qui attendent le client sur le bord de la chaussée. Ils proposent tous de la propolis. C’est une résine végétale utilisée par les abeilles comme mortier et anti-infectieux pour assainir la ruche. La propolis est notamment utilisée en médecine pour ses propriétés thérapeutiques (Anti-infectieuses, anesthésiantes, cicatrisantes, anti-inflammatoires mais aussi pour soulager sinusite, rhume, maux de gorge, angine etc …) Je n’avais pas la moindre idée de ce que ce pouvait être avant d’avoir pu, par la magie d’internet, taper ce mot dans la barre de recherche de google.

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